La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

jeudi 13 décembre 2012

Restée sur "Vénus"



(Si cette histoire est inspirée de faits réels, toute ressemblance avec des personnages ayant existés est purement fortuite.)


C’est l’histoire toute simple d’une femme… Mais déjà, comme il s’agissait d’une femme, il me faut, sans doute, corriger : C’est l’histoire compliquée d’une femme pourtant simple… Voilà donc ! Je vous raconte…

Cela faisait un certain temps que la femme errait sur Terre avec la sensation étrange d’être  « échouée »… Elle s’interrogeait sur les causes de ce sentiment troublant, car c’était une femme qui aimait comprendre. Un jour donc, fatiguée de chercher une réponse à ses interrogations, (car comprendre est fatiguant, on peut le comprendre…) et alors qu’elle s’apprêtait à ne plus chercher, on lui rapporta une chose étrange.

Une rumeur se répandait prétendant que les femmes venaient de Vénus et les hommes de Mars… Voilà qui expliquait parfaitement son sentiment ! Elle n’était tout simplement pas de cette planète, et, pour une raison obscure, elle avait atterri sur le caillou rond où elle errait sans réponse à ses questions ! Mais que faisait-elle là ? Et comment, et pourquoi, hommes et femmes se retrouvaient –ils tous sur cette Terre ?

Le soir même, elle s’endormait sur cette étrange idée. Désormais « échouée » et nostalgique, elle rêvait sur sa planète d’origine… Elle songeait en souriant que le mot lui semblait beau ;  « Vénus ». Cette nuit là, une nuit de pleine lune bien sûr, elle fit ce rêve…

Elle vivait alors sur Vénus, cette boule toute ronde et laiteuse, ce cocon blanc et chaud chauffé par les rayons du soleil, et les femmes, semblables à elle-même, s’y sentaient bien aussi. Toutes vivaient là en parfaite harmonie, et, à cette époque lointaine, elles ne se posaient pas de question. La raison de cette innocence était simple : Vénus était entourée d’une telle couche de nuages qu’il n’était pas pensable qu’il existe un autre, un ailleurs… Abritées par le cocon, elles vivaient nues, sans s’inquiéter jamais du regard de l’Autre, puisque l’Autre était si semblable… Et des milliers d’années s’écoulèrent paisiblement. Pourtant un beau jour, tout allait basculer. Certaines d’entre elles s’ennuyaient, et l’une d’entre elles, (peut-être celle de notre histoire), se mit à poser 1000 questions et à rêver d’un ailleurs… Mais était-ce un rêve où une réalité ?

Le matin arriva  et notre « petite Vénus échouée » entama sa journée avec la conviction inspirée qu’elle était arrivée sur Terre par ennui, elle irait donc, dès ce jour, interroger un de ceux que l’on appelait «  homme », mais qu’elle savait, à présent et en vérité, s’appeler « martien ». Enthousiaste, et un peu innocente (innocence héritée de sa planète d’origine), elle allait partager un moment avec un homme et lui parler de ses étranges sensations d’ennui sur Terre, et cela, elle en était sûre, suffirait à lui redonner le goût de la Vie… Elle allait rencontrer l’Autre… Il n’y avait plus de temps à perdre car notre petite Vénus avait 41 ans, et sur Terre l’espérance de vie n’excédait pas 80 ans…

Arrivée chez son ami, après avoir, joyeuse, fait quelques emplettes au marché, elle lui fit part de son rêve, elle discuta longuement avec lui : sur le sens de la Vie, sur sa conviction d’appartenir à la grande famille des femmes, et sur la conscience récente et curieuse de pouvoir voyager dans ce continent inconnu peuplé d’hommes, car ajoutait-elle, ce n’était certainement pas un hasard si  hommes et  femmes se trouvaient maintenant tous sur Terre, partageant le même espace et semblant si différents. Il était évident que cet ennui commun les avaient conduits sur Terre ! Son œil pétillait, et animée d’une sorte de belle jeunesse, elle concluait donc sur le défi excitant que représenterait la vrai rencontre de ces deux mondes… La Terre, sans aucun doute complice, offrait son espace généreux à cette aventure déjà pleine de promesses.

Hélas ! Une fois qu’elle eut fini son récit, il lui dit : « Tu sais, pour moi, une femme au-delà de 40 ans, elle est finie… ». Notre petite échouée ce jour là, ramassa en pleine face, la double gifle de cet homme qu’elle pensait intelligent, et qui pourtant imprimait froidement deux dénis dans son cœur : Niant l'existence de toutes femmes (puisque forcément vieillissantes), et oubliant tout simplement, que son affirmation s’adressait justement à une femme et une femme qui, de plus, avait passé la quarantaine,  cet homme venait de couper le pont possible qui menait à son continent.

Voilà, mon histoire se termine… Ce jour là, Echouée rentra en elle, en pensant que chez elle c’était Vénus, et que sûrement derrière les nuages de sa planète cocon, devait exister une planète qu’on appelait Mars, mais qu’elle devait être tellement petite, tellement insignifiante, qu’il ne servait sans doute à rien de vouloir la rejoindre car même si,( et elle le savait maintenant), elle était peuplée, ses habitants devaient tous ressembler à des "martiens", des petits hommes verts, pas très jolis… 

Quant à la Terre, elle abritait désormais deux peuples incapables de construire ensemble, la pauvre planète se transformait peu à peu en champs de bataille sous les ordres de Mars. Un dieu Mars devenu sanguinaire et assoiffé de guerre, le cœur souffrant l'absence définitive de la déesse Vénus. C'est ainsi, que comme je vous le disais au commencement de cette histoire," l'Histoire devint compliquée"... Gageons qu'il existe en réalité des hommes et des femmes simples, car après tout ce n'est qu'une histoire.

Ah ! Oui, j’oubliais un détail amusant, mais est-ce important ? Le martien de mon histoire avait 53 ans. (Bêêêêêê, quelle horreur, à dire vrai il était vraiment très vert, voir très mûr, voir un peu pourri !)     



   

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