La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

vendredi 27 juin 2014

Ici, on vous rappelle (Ben voyons!!!)

Alors que nous cherchions en urgence des lieux possibles pour remplacer les multiples refus reçus lors de nos prestations sur Castelnaudary, deux bonnes nouvelles vinrent éclaircir nos espoirs pour sauver notre mois de juin extrêmement compromis.

D'une part la maman de Nelly (au Sommail) nous avait obtenu la possibilité d'être accueillis sur la commune de Saint Marcel d'Aude, et, d'autre part, nous étions contactés par un adjoint au Maire de la commune de Trèbes pour y jouer début juillet... Enfin ! Le ciel s'éclairait, et des jours meilleurs s'annonçaient. Malheureusement, le début du mois de juin fût plutôt la période de toutes les tempêtes, déceptions et désillusions. Saint Marcel d' Aude nous rappela durant notre série à Limoux, comme nous étions très occupés Xavier promit de rappeler, ce qu'il fît quelques jours plus tard. Le responsable en ligne lui annonça que la commune ne pourrait nous fournir un accès électrique, Saint Marcel nous demandait donc d'être en autonomie totale pour pouvoir jouer, ce qui nous est absolument impossible (notre groupe électrogène ne peut supporter les nuances subtiles de l'éclairage scénique). Tant pis, nous ne serions pas à Saint Marcel, cela nous décevait tout à la fois pour notre petite compagnie mais aussi bien sûr pour la maman de Nelly qui s'était tant mobilisée pour nous... Comme les soucis viennent en général par poignée, Trèbes nous offrit, une fois de plus, l'occasion de nous confronter de plein fouet à des questions qui dérangent et à la question qui me taraude depuis un certain temps déjà : Faut-il parler ou bien se taire ? Il semble que je prenne le chemin risqué de la parole (après tout, certains m'ayant entendu à la criée ne me contrediront pas sur ce point : j'ai une voix, autant m'en servir !). Je pense même essayer de m'en servir de plus en plus. Ne dit- on pas que je suis une emmerdeuse ?

Xavier s'était rendu quelques temps plutôt, au rendez-vous fixé avec l' adjoint au Maire de la commune pour discuter avec lui des diverses conditions de notre accueil sur Trèbes. L'entrevue avait pour objet précis de déterminer les dates et heures de nos représentations, les emplacements possibles pour le convoi, l'accès à l'eau et à l'électricité. Cela durera deux heures avec un Monsieur X charmant, ouvert et pleinement enthousiaste. Fin de l'entrevue il est donc convenu que nous arriverons le 2 juillet, la commune aura placé pour nous les enrochements nécessaires à l' haubanage de notre structure et, après ce qui nous est présenté comme une dernière formalité (l'engagement devra être validé par une autre personne sur la commune), Xavier quitte le Monsieur. Il revient aux roulottes, note les dates convenues dans notre agenda et dort sur ses deux oreilles avec l'assurance de pouvoir démarrer un travail de démarchage auprès des commerçants sur Trèbes avec, en plus, le soutien chaleureux de l'équipe communale (Wouawww!!!). Si juin s'annonce maussade, juillet sera doux. Le rêve fût de courte durée...

Quelques temps plus tard, alors que nous sommes en plein jeu à Limoux, consultant ses emails, Xavier constate que la commune nous a envoyé un message nous demandant de nous y rendre une fois de plus, afin de « valider un éventuel engagement » et d'y rencontrer Madame Y « adjointe au Maire". Xavier, légèrement irrité, répond par voie de mail qu'il est ennuyeux pour nous de nous déplacer encore une fois (frais d'essence, perte de temps, et emploi du temps chargé par nos dates de jeu sur Limoux que nous devons assurer), il précise aussi qu'il s'inquiète de la formule floue concernant notre engagement et ajoute que pour nous l'engagement était assuré puisque tout les problèmes avaient été supervisés au préalable et la validation des accords avait été présentée comme une « simple formalité ». Bref, décidément tenace et patient (et puis avons-nous réellement le choix ?), il convient par téléphone d'un deuxième rendez-vous avec la Mairie de Trèbes. Arrivant sur les lieux, il constate avec stupeur qu'il est reçu dans le même bureau, par deux autres personnes de la commune, (comme la première fois) il occupe exactement la même place, mais que d'emblée la dame lui annonce qu'il ne sera pas possible de rester deux semaines comme cela fût convenu, mais qu'il nous faudra réduire notre calendrier sur une semaine, de plus, elle signale que nous devrons payer un droit d'occupation du sol arguant dans la foulée devant un Xavier fulminant mais contenu : « Vous savez, beaucoup d'artistes payent pour avoir le droit de jouer chez nous !... », elle ajoute sans se départir « vous demandez l'électricité pour jouer, il faudra donc payer un forfait électrique... ». Xavier indigné lui signale que rien de tout cela ne lui avait été annoncé dans les accords passés au préalable, il ajoute piégé : « De combien est le forfait ? ». La dame alors rajoute sans ciller : « Vous savez ce que vous faites c'est de la vente, vous êtes l'égal du pizzaïolo qui s'installe pour vendre ses pizzas, le forfait réclamé sera donc le même que n'importe quel commerçant souhaitant vendre ses produits sur Trèbes ». Nous voilà donc vendeurs de pizzas. Quant à l'emplacement prévu ? « Pas bon ! » : Il faut trouver un autre endroit...

Création artistico-poétique d'une" pizza roulotte" par Jean-Mi à Limoux...
Xavier tentera en colère, de lui expliquer les multiples conséquences que ces nouvelles contraintes peuvent avoir sur notre saison, il rappelle indigné face à si peu de considération, les accords préalables passés avec Monsieur X. La dame se dégage de toutes responsabilités et précise que le Monsieur en question n'avait pas les compétences pour prendre de telles décisions, et que, n'étant pas responsable des engagements de Monsieur X, ce n'est pas la peine de s'énerver sur elle. (L' irresponsabilité n'est-elle pas le rempart confortable de l'incompétence ?). Xavier, face à si peu de considération, explique à la dame qui possède « les clés du service animation », qu'il est assez assommant d'avoir affaire à l'inertie, le désintérêt, l'incompétence récurrente du personnel de mairie, que le métier d'artiste est déjà suffisamment difficile que pour y ajouter les résistances et le désintérêt inquiétant des gens au pouvoir, il ironise en ajoutant qu'il ne pouvait savoir que le Monsieur qui l'avait contacté était sans doute « un vagabond pris au hasard dans la rue » et qu'il avait erronément pensé qu'il s'agissait bien d'un adjoint au Maire ayant donc toutes les compétences requises. Là dessus, la « dame qui avait plus de pouvoir que le vagabond pris au hasard » salua Xavier, et sans autre forme de procès, lui proposa de soumettre de nouvelles dates et promettait de rappeler le mercredi suivant. Xavier cynique conclut : « Vous savez, si je ne harcelais pas les mairies, mes demandes seraient toutes à la poubelle, c'est d'ailleurs la première fois qu'un adjoint me rappelle de lui-même, enthousiaste de nous voir venir sur la commune... ». Elle quitte Xavier en ajoutant pleine de suffisance : « Ah ! Nous ici à Trèbes, on rappelle toujours !!! » (Entendez par là : nous sommes d'une efficacité imparable). Eh ! Ben voyons... A défaut d'avoir les compétences, y' en a qui ont vraiment le culot !...

Depuis cette entrevue, voici maintenant 10 jours que nous attendons encore l'appel de la dame compétente « chargée de l'animation sur la commune de Trèbes » qui avait juré, bravache, qu'à Trèbes « ils rappelaient toujours ! » (Nous aurions du avoir l"appel téléphonique il y a cinq jours)... Ceci explique cet article qui arrive tardivement, car j'attendais ce dernier coup de téléphone pour l'écrire...

Alors, sachez Madame, que dans l'attente et l'ennui de votre coup de téléphone, me souvenant que ne possédant pas les clés de « l' animation », me souvenant que n' étant pas « vagabonde », mais me souvenant qu' étant artiste (ceci dit ma condition s'approche de plus en plus de celle des vagabonds), je me disais que je n'avais sans doute pas à souffrir des mêmes maux que ceux atteignant certains fonctionnaires de mairies ; l'attente, l'irresponsabilité, l'absence d'engagement, l'inertie et, l'absence de considération...


En effet, mon pouvoir à moi, Madame, réside sans doute dans ma liberté d'expression, et, après tout, ce qui me rend malade moi, c'est l'attente et l'inertie quand il y a pourtant tant de travail à accomplir. Alors donc, ne voyant rien venir de votre part, contrairement à vos promesses, et malgré votre culot qui cache mal vos incompétences pourtant payées, j'ai pris la décision sans attendre de poster mon article, car sachez que moi, j' ai autre chose à faire qu'attendre et y' a pas grand monde qui me paye pour le faire !... ( Il est vrai que je n' avais pas compris que les artistes devaient d'abord payer pour travailler). Merci, Madame, de m'avoir mise au courant de cette pratique étrange et sachez que nous avons pris la décision sans attendre votre coup de téléphone de ne pas nous produire sur Trèbes, après tout, vu le peu de considération que vous  montrez, cela ne devrait pas trop vous déranger. Qu'à Trèbes, les consommateurs de pizzas cherchent donc un autre fournisseur et s'ils en ont le courage, qu'ils se déplacent jusqu'à Limoux, car à Limoux, il y a toujours Jean-Mi qui fait les meilleures pizzas du monde avec cœur et talent,... Un artiste quoi !

Heureusement que les amis pizzaïolo nous soutiennent grâce à leur générosité... Merci Jean-Mi!!!
  

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