La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

mardi 4 juin 2013

Et une bonne inondation à Montbrun bocage (Haute-Garonne)





Arrivée sous la pluie à Montbrun bocage
Nous sommes arrivés sans trop de peine le 29 mai à Montbrun-bocage, petit village à la limite entre la Haute-Garonne et l’Ariège… Après avoir rencontré  le maire, il a été convenu que nous pourrions jouer 3 dates, soit le vendredi, le samedi et le dimanche. Nous espérons ainsi profiter de l’affluence du public pour le marché du dimanche afin d’augmenter les chances d’avoir un chapiteau plein. Nous voilà donc le jeudi tout occupés à monter le chapiteau et nous sommes sur le point de terminer l’installation, quand vers 20h00 nous recevons la visite des pompiers…

On nous avait prévenu que l’année 2013 serait l’année du changement, j’espérais quant à moi qu’il s’agirait de l’année d’une confirmation (celle de notre projet de vie), en fait il s’agit des deux : Il ne fait plus l’ombre d’un doute que nous subissons un changement climatique, et plus de doute non plus quant à la confirmation que notre projet est une sacrée aventure ! Un bon petit déluge ça vous nettoie l’esprit…

Alors que calmement, pour ne pas dire blasés, nous terminions d’accrocher la gouttière du chapiteau sous des litres d’eau tombés durant toute la journée, alors que nous commencions à rêver à une petite soirée au chaud (j’ai allumé un feu dans les roulottes) et tranquille sous la couette douillette, voilà qu’un véhicule de pompiers approche de la roulotte… Ils viennent nous mettre en garde car nous sommes à côté d’une jolie rivière qui menace de sortir de son lit alors que nous rêvions justement de glisser dans le notre ! La nature peut être extrêmement contrariante…

La rivière en crue


L'eau est montée d'un mètre en 1h30


 
Ceci devrait être un petit ruisseau très calme!
 Ainsi donc, il a fallu  faire souper tout le monde, réatteler le 4x4 à la roulotte, coucher les enfants en donnant des consignes en cas d’évacuation durant la nuit, sangler et sécuriser, à nouveau, les objets et meubles dans la roulotte, et organiser des tours de garde avec Xavier toutes les deux heures, afin de surveiller de près la montée des eaux… Chouette nuit en perspective.

C’est ainsi qu’entamant mon premier tour de garde, je profite que le monde dort pour écrire ces quelques lignes en méditant et en invoquant tous les saints compétents à convaincre le cours d’eau de suivre son chemin et à oublier nos roulottes… Il est 23h00 et la nuit risque d’être longue, je vais donc boire mon petit café et aller jeter un œil par-dessus le muret afin  de juger du niveau d’eau.

Et voilà qu’ayant vaillamment passés la nuit sans devoir évacuer d’urgence, nous nous réveillons à 7 heures et demandons à Mado d’aller vérifier le niveau de l’eau. Celle- ci revient en hurlant : « Papa, le niveau est monté, l’eau est montée jusqu’à la terre ! ». Xavier va vérifier et revenant l’air penaud, il m’annonce qu’il faut démonter car l’eau est montée d’un seul coup d’un mètre environ…  Et donc la journée s’entame avec le démontage du chapiteau et la perspective de notre première soirée à Montbrun bocage annulée ! Autant dire que l’ambiance est comme le climat : maussade…
J'ai à peu de chose près la même tête au mois de Novembre pour la fête des morts..
Nous nous installons plus haut dans le village sur un parking en face de l’école et ainsi nous pourrons passer la prochaine nuit en sécurité… Nous projetons de pouvoir remonter le chapiteau le lendemain matin, si les crues ont stoppé. C’est ainsi que nous nous réinstallons à l’endroit initial et nous aurons terminé le montage à 14h30 pour jouer à 15h30. A 15h30, inquiets, nous constatons qu’il n’y a que 5 personnes se présentant au chapiteau, nous obligeant, fatigués et découragés à annuler cette seconde représentation. Nous invitons les gens à revenir le lendemain, jour de marché, ou nous espérons avoir un peu plus de monde…

Le temps ce dimanche matin est encore à la pluie et le marché fait grise mine, le public n’est donc pas au rendez-vous, et malgré des passages répétés sur la place du marché pour essayer d’égayer le monde et attirer les badauds à 13h00… Nous n’aurons que 25 personnes courageuses et audacieuses venues un peu remplir nos bancs… Cela aussi, faut il le dire, grâce à un rabais de dernière minute pratiqué sur le prix de la place : « dur, dur, le métier d’artiste ! ».

L'eau ne passera jamais au dessus du pont, mais on a craint le pire!
Bref, nous quittons Montbrun- bocage assez épuisés, les poches vides, et un clignotant cassé (qu’un conducteur maladroit a cassé en partant pendant que nous jouions-dommage il n’a pas laissé ses coordonnées…). De plus, j’aurai droit à une visite d’urgence chez l’ostéopathe à 30km, le Docteur Farines à Cazeres, pour me débloquer le cou que je me suis coincé au petit matin… Ah ! Y’a des jours, je vous jure, où on se demande qui a eu cette bête idée de faire du spectacle sur la route.

Enfin, le village de Montbrun est très joli, son maire est d’une efficacité et d’une rapidité exemplaire, et si le temps avait été de la partie, cela aurait pu être une belle étape, en tout cas c’est une belle région pour ceux et celles qui aiment les belles ballades et l’authenticité des bâtisses. Merci donc aux habitants de nous avoir si bien accueillis, merci aux rencontres sympathiques et solidaires, à Patricia pour son tuyau d’arrosage et son petit café expresso, merci à ceux qui nous ont donner trois buches de bois pour allumer du feu et permettre le séchage de nos vêtements, merci à Dominique pour le prêt de son grenier  afin d’étendre notre linge et merci à « la Renée » 84 ans, pour le petit moment à « craquer »(papoter) sous le rosier ancien  en profitant des quelques rares rayons de soleil… Et peut-être à une prochaine fois, sous des cieux plus cléments ! Prochaine étape : Saint Ybars, les mercredi  5 juin à 15h30 et vendredi  7 juin à 20h30…   





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