La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

dimanche 10 novembre 2013

Je suis un p(n)eu crevée, mais l'Univers fait bien les choses...

Alors que heureux et sereins, nous nous dirigions vers Portiragnes, non loin de Perpignan et, situé en bord de mer, un incident de parcours vint contrecarrer nos plans.

Nous avions l'objectif de nous reposer quelques jours avant de prester notre dernier contrat de la saison à Tresserre, et nous avions choisi pour nous dépayser un peu et nous vider la tête de poser le convoi près de la mer. Les enfants étaient contents à cette idée, de plus, Mado allait fêter tout bientôt son 11 ème anniversaire dans la douceur probable de la région et la joie de sauter à chaque nouvelle vague.

Quand soudain, alors que je longe sur l'autoroute la bande de droite qui est en plein travaux, je sens mon véhicule légèrement mais brusquement déporté. "Cela doit être le vent", je regarde dans mon rétroviseur, constatant qu'il n'y a pas de vent, et je vois une épaisse fumée blanche s'échappant à l'arrière de mon véhicule tracteur.-"Merde! J'ai dû péter le moteur...". La fumée se dissipe et je constate immédiatement qu'un des pneus, de la caravane tout nouvellement acquise, vient d'exploser. Je roule sur la jante. Je m'arrête sur la bande d'arrêt d'urgence, et j'appelle Xavier à la rescousse. Celui-ci me dira plus tard qu'il venait de s'arrêter sur l'aire de stationnement juste après, car il avait senti une odeur de brûlé et voulait vérifier ses propres pneus (ce n'était là que l'odeur de fumée d'un feu que quelqu'un avait allumé dans un champ non loin de l'autoroute!). Xavier me rejoint en 4x4, et constate que notre cric ne fonctionne plus. Les ouvriers qui travaillaient sur la voie, m'ayant vu, se mobilisent pour nous, et fermeront la voie jusqu'à notre convoi, nous mettant ainsi immédiatement en sécurité (Merci Manu et ses collègues!). Ensuite, l'un d'eux nous escortera jusqu'à une petite aire à la sortie de l'autoroute (j'ai crevé à 200 mètres de la sortie). Il nous emmènera jusqu'au fournisseur de pneus le plus proche. Là, malheureusement nous apprendrons que les pneus de la Caravette sont rares et qu'il nous faudra les commander. Le garage qui les commandera est à quelques kilomètres dans la ville de Millau. Nous devrons donc patienter une petite semaine sur place.

Là dessus, Xavier téléphone à un des membres du conseil municipal de la Couvertoirade, devenu un ami, celui là même qui nous avait fait venir jouer durant l'été. Il se trouve qu'il est justement au Caylar, le village où nous sommes coincés, à une petite dizaine de kilomètres de la Couvertoirade. Dans les trois minutes Calou, notre ami, s'était déplacé pour nous, et nous organisait un séjour VIP, au parking de la Couvertoirade (eau à volonté, accès aux douches, électricité branchée par lui même en grimpant sur les murs des toilettes, et chauffage prêté par Jean-Yves un autre ami-commerçant pour palier aux grands froids des plateaux du Larzac).

Nous irons donc manger les crêpes merveilleuses au restaurant de Manu, nous bénéficierons de la machine à laver d'Armelle pour le linge, Ysaline n'aura pas froid grâce à Jean-Yves, nous irons revoir nos amis Jean-Yves et Karen les potiers pour un petit souper chez eux, et nous aurons l'occasion de recroiser Céline, Paulette, Richard et les autres, ce qui fit plaisir à tout le monde. Xavier et moi avons même pu nous promener, regarder les étoiles, et cela sans nos enfants, les sachant en sécurité aux roulottes. Des vrais petites vacances quoi!

L'Univers faisant toujours bien les choses, alors que nous étions, Xavier et moi, assez éprouvés par les semaines de travail et de difficultés rencontrées au cours des dernières semaines en Aveyron, voilà, que nous avions, grâce à la providence de cet incident heureux, une occasion inespérée de repos pour tout le monde. Ysaline, Mado, Gaspard, Erwenn, retrouvaient un peu de légèreté, et Xavier et moi, un peu de temps pour nous-mêmes. Le temps du repos, de la non-action, du recentrage, bref le temps où l'on inspire et l'on se gonfle les poumons de l'air nouveau et vivifiant du Larzac.

Nous sommes repartis regonflés et reposés, tout comme nos pneus neufs sur la Caravette, avec le sourire aux lèvres de nos amis, et nous avions même encore l'occasion de faire une courte halte à la mer... Dans le camion, je fredonnais en moi-même: "La mer qu'on voit danser le long des golfes clairs...


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