La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

vendredi 21 décembre 2012

Singularité + 9% = Egalité



Ce matin  tôt, après avoir bu mon deuxième café, j’ai failli m’étrangler en entendant que les femmes allaient payer 9% plus chers leurs contrats d’assurances- auto. Pour une fois que je me levais à l’aube, je n’ai pas été déçue ! En effet, les assureurs ont décidé d’augmenter les contrats d’assurances-auto pour les femmes jusqu’à égaliser la valeur de celui de leurs homologues masculins, et cela, bien entendu, au nom de l’égalité des sexes.

Une fois passé le choc financier en cette période de crise, je n’ai pu m’empêcher d’anticiper sur toutes les perspectives d’égalité qui s’offraient enfin à moi et dont je manquais cruellement à ce jour. On m’avait dit que le 21 décembre 2012 serait le jour de la fin, j’avais espéré que ce serait le jour du grand début, et bien, je ne suis pas déçue : ça commence fort…

Suivant la logique des assureurs, qui n’ont pas tenu en compte la plus grande prudence des femmes au volant et leur plus grande lenteur, je me réjouis déjà des possibilités plus ou moins heureuses que cette nouvelle engendre dans mon petit cerveau embrumé (surtout tôt le matin). Simone de Beauvoir n’aura pas lutté pour rien. Le deuxième sexe est enfin aussi premier que le premier. Enfin, un juste hommage  est rendu à toutes ces emmerdeuses comme ma mère qui m’ont dit et répété que : «  la liberté des femmes, et donc la mienne, c’est fait, et c’est un peu grâce à elles ! ». C’est vrai qu’aujourd’hui particulièrement, on peut se réjouir de prendre un volant en toute égalité.

On va pouvoir, rouler plus vite et moins prudemment, ne plus se contenter bêtement de créer lors de nos accidents de la simple tôle froissée. Revenant des courses, après avoir été chercher les enfants à l’école, tout en téléphonant sur le portable (c’est dangereux mais passible d’amende, donc tout va bien) au médecin de famille pour prendre un rendez-vous pour le petit dernier qui a une vilaine gastro, pensant à ce qu’on va faire à manger ce soir en écoutant le deuxième (enfant) qui énumère ses devoirs, tout en pensant en même temps au souper de Noël qui approche, « merde j’ai oublié d’acheter des croquettes pour le chat , tant pis il faut encore donner le bain et il est déjà 19h00 », on va donc pouvoir appuyer sur le champignon et pourquoi pas écrabouiller enfin la petite vieille qui passe tous les jours à la même heure avec son cabas chargé de poireaux parce que justement elle est vieille et que les vieux c’est pas rentable, ça sert donc à rien ! Et ça mesdames, ce n’est que la première des perspectives…

Oh ! Comme elle va être drôle la tête de mon gynéco quand je vais lui expliquer qu’étant égale à mon homologue, je désire maintenant un examen de la prostate, et dans la foulée, je propose de prendre d’ores et déjà un rendez-vous urgent pour mon mari qui a tendance à se négliger, (mais le pauvre est un peu surbooké par les enfants et les tâches ménagères), de prendre donc un rendez-vous, pour une mammographie, un frottis vaginal les pieds dans les étriers, et soyons folles, un vaccin pour le cancer très probable de l’utérus, ah, et aussi des prises de sang, car je soupçonne que son irritabilité est liée à sa pré ménopause… Ensuite, fatiguée par ma grosse journée de travail et mes multiples responsabilités, mais jamais en reste d’une libido explosive, j’irai rejoindre mon petit homme dans le lit pour un petit quick-quick rapide et performant, avec un orgasme dans les 3 à 4 minutes, je pourrai m’endormir sereine et la bouche ouverte jusqu’au lendemain en faisant des rêves reposant puisque je ne m’en souviendrai pas ! (Mais c’est là, précisément, que réside l’intérêt reposant de l’inconscient puisque justement, il n’est pas conscient…) Je pourrai enfin rêver à l’organe mâle, car Freud le savait depuis longtemps, je souffre cruellement de ne point en avoir (la nature est injuste et si elle appliquait simplement les règles des compagnies d’assurances tout fonctionnerait beaucoup mieux.)


Non, vraiment, je fus réjouie ce matin de constater à quel point les assureurs ont su simplifier les nombreux problèmes posés par la troublante singularité des femmes et leurs années de lutte acharnée à la recherche d'idées concrètes des concepts compliqués et liés à « l’égalité et la liberté »… Mais il est vrai qu’ils étaient sans doute majoritairement des hommes, et donc plus rapides, et nous sommes des femmes donc, comme nous l’avons vu, en terme de conduite et de sexe au moins, nous sommes plus lentes, voir prudentes, peut-être trop. Mais tout ceci est enfin rentré dans l’ordre d’un monde qui sent déjà le neuf… Y’ a juste une question que je me pose, mais bon c’est un détail…

Comment vais-je payer les 9% supplémentaires réclamés par mon assureur, alors qu’aujourd’hui je touche encore 9% de moins de salaire que mon homologue masculin ? Mais bon, je n’ai jamais bu que deux cafés, et la solution n’apparaît pas encore dans mes connexions un peu lentes et prudentes, et puis je fais confiance aux hommes ils doivent certainement avoir déjà des solutions.
          
 

mercredi 19 décembre 2012

C'est la fin!


Voilà... On savait déjà « qu' on irait tous au Paradis », puis on a su « qu' on irait tous à Torre Molinos », et maintenant on sait qu'on doit tous aller au Bugarrach... Car oui, une fois de plus c'est la fin... Et j'espère bien que cette fin là sera la bonne, car cela faisait quelques temps déjà que ça n'en finissait plus de finir...

On avait déjà eu la fin de Jésus- Christ, on avait eu la fin des hérésies, on avait eu la fin du communisme, on avait la fin de la métallurgie, la fin de la Yougoslavie, la fin de Khadaffi, la fin de Saddam Hussein, la fin du deuxième millénaire, la fin des 35 heures, la fin dans le monde (Ah ! Non, pardon : ça c'est la faim et c'est pas fini!), la fin des Cathares, la fin du redoublement, la fin qui justifiait les moyens, la fin des accords de paix, la fin de Sarkozy, la fin des ceintures de sécurité seulement à l'avant, la fin de la retraite à 65 ans et puis la fin à 60 ans, la fin du CDE, la fin de nos relations, la fin des haricots, la fin des privilèges, la fin des libertés, la fin du nucléaire (en cours), la fin des négociations, la fin du cesser le feu, la fin médicalement assistée, la fin de l'état de paix, la fin d'Arcelor Mytal, la fin tragique de Lady Di, Michael Jackson et tous les autres, la fin des dinosaures, la fin du néolithique, la fin des rides disgracieuses, la fin de la cellulite, la fin des cheveux blancs et des dents jaunes, la fin des maux de gorges et des ballonnements, la fin des congés payés (pas encore, mais bientôt!), la fin du pétrole, bref... la fin quoi !

Alors, j'ai décidé d'anticiper et de me faire ma petite fin à moi toute seule : je me suis choper une petite crève, qui me donne un peu l'impression que je vais mourir, et comme le virus est tenace, j'en ai au moins pour trois jours, ce qui devrait m'amener tout doucement au 21 décembre, tout en entretenant le suspens d'une fin prochaine et annoncée... Je trouve en effet beaucoup plus drôle de mourir seule qu'en tir groupé, car vraiment, quel manque d'originalité que de vouloir mourir tous ensemble, puisque je rappelle que cela vient de se faire avec Sarkozy « Tous ensemble » et cela a, par ailleurs, montré ses limites (y' en a qui participent à l'effort et qui crèvent, pendant que certains autres en réchappent). De plus, il y a longtemps que je nourris l'intuition que le fameux « tous ensemble » a tendance à nous distraire de nos responsabilités individuelles...

Ainsi donc, je souhaite vivement qu'on en finisse une bonne fois pour toute, et ce n'est jamais que la cent quatre vingt troisième fin du monde, et pour en finir, je m'annonce la fin des bons sentiments pour que chacun individuellement puisse travailler sur un vrai début (Enfin!)... Je propose que l'année 2013, qui débute justement après la fin, soit, pour une fois, l'année du « chacun pour soi » (vive l'égoïsme) et que chacun, donc, prépare sérieusement l'avènement d' un monde du début, où tout serait toujours à commencer... Et s'il faut un titre sensationnel, je propose "Avènement" au lieu du très anxiogène "Apocalypse".

Et pour impulser la dynamique, je commencerais par le commencement : « Au commencement, il y avait un homme et une femme... ». (Encore à créer et ce n'est jamais que la première phrase, mais bon, contrairement à certaines fausses fins, c'est un vrai début !...) A méditer, un petit peu tous les jours jusqu'au 22...

jeudi 13 décembre 2012

Restée sur "Vénus"



(Si cette histoire est inspirée de faits réels, toute ressemblance avec des personnages ayant existés est purement fortuite.)


C’est l’histoire toute simple d’une femme… Mais déjà, comme il s’agissait d’une femme, il me faut, sans doute, corriger : C’est l’histoire compliquée d’une femme pourtant simple… Voilà donc ! Je vous raconte…

Cela faisait un certain temps que la femme errait sur Terre avec la sensation étrange d’être  « échouée »… Elle s’interrogeait sur les causes de ce sentiment troublant, car c’était une femme qui aimait comprendre. Un jour donc, fatiguée de chercher une réponse à ses interrogations, (car comprendre est fatiguant, on peut le comprendre…) et alors qu’elle s’apprêtait à ne plus chercher, on lui rapporta une chose étrange.

Une rumeur se répandait prétendant que les femmes venaient de Vénus et les hommes de Mars… Voilà qui expliquait parfaitement son sentiment ! Elle n’était tout simplement pas de cette planète, et, pour une raison obscure, elle avait atterri sur le caillou rond où elle errait sans réponse à ses questions ! Mais que faisait-elle là ? Et comment, et pourquoi, hommes et femmes se retrouvaient –ils tous sur cette Terre ?

Le soir même, elle s’endormait sur cette étrange idée. Désormais « échouée » et nostalgique, elle rêvait sur sa planète d’origine… Elle songeait en souriant que le mot lui semblait beau ;  « Vénus ». Cette nuit là, une nuit de pleine lune bien sûr, elle fit ce rêve…

Elle vivait alors sur Vénus, cette boule toute ronde et laiteuse, ce cocon blanc et chaud chauffé par les rayons du soleil, et les femmes, semblables à elle-même, s’y sentaient bien aussi. Toutes vivaient là en parfaite harmonie, et, à cette époque lointaine, elles ne se posaient pas de question. La raison de cette innocence était simple : Vénus était entourée d’une telle couche de nuages qu’il n’était pas pensable qu’il existe un autre, un ailleurs… Abritées par le cocon, elles vivaient nues, sans s’inquiéter jamais du regard de l’Autre, puisque l’Autre était si semblable… Et des milliers d’années s’écoulèrent paisiblement. Pourtant un beau jour, tout allait basculer. Certaines d’entre elles s’ennuyaient, et l’une d’entre elles, (peut-être celle de notre histoire), se mit à poser 1000 questions et à rêver d’un ailleurs… Mais était-ce un rêve où une réalité ?

Le matin arriva  et notre « petite Vénus échouée » entama sa journée avec la conviction inspirée qu’elle était arrivée sur Terre par ennui, elle irait donc, dès ce jour, interroger un de ceux que l’on appelait «  homme », mais qu’elle savait, à présent et en vérité, s’appeler « martien ». Enthousiaste, et un peu innocente (innocence héritée de sa planète d’origine), elle allait partager un moment avec un homme et lui parler de ses étranges sensations d’ennui sur Terre, et cela, elle en était sûre, suffirait à lui redonner le goût de la Vie… Elle allait rencontrer l’Autre… Il n’y avait plus de temps à perdre car notre petite Vénus avait 41 ans, et sur Terre l’espérance de vie n’excédait pas 80 ans…

Arrivée chez son ami, après avoir, joyeuse, fait quelques emplettes au marché, elle lui fit part de son rêve, elle discuta longuement avec lui : sur le sens de la Vie, sur sa conviction d’appartenir à la grande famille des femmes, et sur la conscience récente et curieuse de pouvoir voyager dans ce continent inconnu peuplé d’hommes, car ajoutait-elle, ce n’était certainement pas un hasard si  hommes et  femmes se trouvaient maintenant tous sur Terre, partageant le même espace et semblant si différents. Il était évident que cet ennui commun les avaient conduits sur Terre ! Son œil pétillait, et animée d’une sorte de belle jeunesse, elle concluait donc sur le défi excitant que représenterait la vrai rencontre de ces deux mondes… La Terre, sans aucun doute complice, offrait son espace généreux à cette aventure déjà pleine de promesses.

Hélas ! Une fois qu’elle eut fini son récit, il lui dit : « Tu sais, pour moi, une femme au-delà de 40 ans, elle est finie… ». Notre petite échouée ce jour là, ramassa en pleine face, la double gifle de cet homme qu’elle pensait intelligent, et qui pourtant imprimait froidement deux dénis dans son cœur : Niant l'existence de toutes femmes (puisque forcément vieillissantes), et oubliant tout simplement, que son affirmation s’adressait justement à une femme et une femme qui, de plus, avait passé la quarantaine,  cet homme venait de couper le pont possible qui menait à son continent.

Voilà, mon histoire se termine… Ce jour là, Echouée rentra en elle, en pensant que chez elle c’était Vénus, et que sûrement derrière les nuages de sa planète cocon, devait exister une planète qu’on appelait Mars, mais qu’elle devait être tellement petite, tellement insignifiante, qu’il ne servait sans doute à rien de vouloir la rejoindre car même si,( et elle le savait maintenant), elle était peuplée, ses habitants devaient tous ressembler à des "martiens", des petits hommes verts, pas très jolis… 

Quant à la Terre, elle abritait désormais deux peuples incapables de construire ensemble, la pauvre planète se transformait peu à peu en champs de bataille sous les ordres de Mars. Un dieu Mars devenu sanguinaire et assoiffé de guerre, le cœur souffrant l'absence définitive de la déesse Vénus. C'est ainsi, que comme je vous le disais au commencement de cette histoire," l'Histoire devint compliquée"... Gageons qu'il existe en réalité des hommes et des femmes simples, car après tout ce n'est qu'une histoire.

Ah ! Oui, j’oubliais un détail amusant, mais est-ce important ? Le martien de mon histoire avait 53 ans. (Bêêêêêê, quelle horreur, à dire vrai il était vraiment très vert, voir très mûr, voir un peu pourri !)