La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

vendredi 14 février 2014

Casse-tête pour le cœur...

Je me réveille ce matin... Me demandant ce que je pourrais bien écrire, ma mémoire vint soudain me rappeler qu'aujourd'hui était un grand jour, car précisément, c'est l'heureux jour de la Saint Valentin !

Je vous entends déjà soupirer et affirmer en votre for intérieur, d'un air légèrement supérieur : « C'est pas vrai, elle ne va quand même pas s'abaisser à écrire quelque chose sur ce non-événement, purement commercial... ». Si, si je vous assure que je vous ai entendu le penser très fort ! Et le pire, c'est que vous ne vous démarquerez pas en véhiculant ce genre de remarque, vous ne ferez que relayer une idée massivement exprimée ! L'original, aujourd'hui, étant plutôt celui qui, audacieux, continue à braver les foules, pour offrir à sa (son) tendre, un petit quelque chose pour marquer le coup...

Que viens-je donc tremper dans un tel guet-apens ? Hier au soir, ma deuxième fille Mado (11 ans), toujours friande d'histoires d'amour nous jetait innocemment à la face :  « Oh ! Demain c'est la Saint-Valentin... Alors ?... Vous allez faire quoi pour la Saint-Valentin ?... ». Et comme, nous nous regardions tel des ânes, elle risquait en riant :  « Vous allez sortir avec vos enfants ?... Non, vous allez quand même pas sortir avec vos enfants... Ça c'est quand même pas une vrai Saint-Valentin d'amoureux... ». Voilà, où j'en étais rendue. Outre l'idée extrêmement audacieuse de « sortir », il fallait encore que le concept de « sans enfant » parcourt mes synapses endoloris de « mère 4 fois ».
Je m'entendais lui répondre vaguement perturbée : « Rien ». Voilà, c'était sans appel ! Mado n'osait rien ajouter, et mon compagnon, me regardait l'air partagé entre la gêne et le soulagement.

Car il est vrai, que j'hésite à enfiler un imperméable beige, à couvrir mes cheveux roux d'un foulard en soie, à m'affubler de lunettes noires les plus grandes possible, bref, à ressembler lointainement à « Lady Di incognito », pour aller glaner, quelque cœur en peluche rouge avec la mention « I love you », ou encore, quelques, caleçon noir à petits cœurs, tasse à café avec deux cochons roses qui s'embrassent, rose rouge, coussin marqué « Je t'aime », coffret parfum « Pour toi, mon amour », carte pleine de cœurs et de cynisme « Pour le meilleur et... pour le pire... ». Oui, je ne sais pourquoi, mais mon cœur assoiffé peinait à l'idée de devoir trouver le cadeau idéal parmi cette explosion d'objets plus laids les uns que les autres, et dont la seule fonction semblait tenir dans le fait de mettre notre amour en boîte. Mais ayant l'imagination rarement en reste, je m'acharnais et je m'imaginais donc, vaillante me dirigeant vers la caisse pour payer mon « petit bon d'achat d'une valeur de 20 euros et signé je t'aime » (seul cadeau tout à la fois pratique, pas trop cher, de bon goût par opposition au mauvais goût le plus absolu, et qui n'allait pas demander à mes neurones des efforts trop violents) mais donc, j'étais arrêtée dans mon élan par une amie qui m'avait reconnue, et qui, malgré toutes mes tentatives pour passer incognito, posait déjà sur mon déguisement un regard faussement interrogatif tout en pensant très fort : « La pauvre, elle est tombée dans le panneau, et voilà à quoi elle en est réduite ». Non vraiment, c'était au-dessus de mes forces. Et pourtant... Et pourtant... Qu'avait donc soulevé ma petite Mado ?... Comme dans « Le Zèbre » (le film), planait au fond de moi le petit air de Souchon « Où en sommes- nous ? Où en sommes- nous ? ».

Sachant que « Nous » est ici, la somme de « Je plus un autre Je », qu'ici « Je » est égal à Y (Ysabeau) mais que l'autre « Je » est égal à « X » (Xavier), sachant donc qu' X est un autre, on peut donc en déduire qu' X est l'inconnue. « Je » doit donc compter sur soi-même « Y » pour tenter de résoudre cette énigme, qui pourtant et paradoxalement, concerne « Nous ». Tout ceci a l'air très mathématique je vous le concède, mais ne vous en formalisez pas outre mesure, car pour rappel, la musique et la poésie, répondent aussi toutes deux à la logique mathématique et n'en restent pourtant pas moins belles. Donc courage ! L'énigme reste « où en sommes- nous ? ». Voilà donc, que Mado, la plus « planante » de mes enfants, soulevait pourtant un problème d'une subtilité extrêmement complexe. Car il fallait bien l'admettre la notion de « Nous » était ici, chez moi, un peu confuse. Fallait-il l'entendre en qualité de « Nous » est égal à la sommes de « Je » plus un autre « Je », (qu'ici par souci de clarté pour vous je vais nommer « Tu »), donc « Nous est égal à « Je » plus « Tu » plus encore « toi », « toi », « toi », et « toi ». « Toi » étant bien sûr égal, (pour ceux qui auraient du mal à suivre en mathématiques), à « Ysaline », « Mado », « Gaspard », et « Erwenn ». Sachant qu'ici, les « Toi » sont classés dans un ordre décroissant, c'est à dire du plus grand au plus petit, on peut donc en déduire et ceci complique le problème, que un « Toi » n'est pas forcément égal à un autre « Toi ». Où bien, fallait-il entendre dans le problème posé : « Nous » est égal à « Je » plus « Tu » un point c'est Toi... Euh... Pardon... Je voulais dire un point c'est tout ! Bref, voilà que me revenaient en pleine face les années douloureuses de mon enfance où je suais des gouttes car je ne comprenais pas comment on avait pu en arriver à la supercherie de faire tenir tout l'infini dans un petit sigle aussi ridicule qu'un 8 couché, et où l'on prétendait pourtant m'apprendre sous le nom pompeux de « mathématiques » des sciences très exactes ! Alors que ma matière grise se transformait peu à peu en masse gélatineuse sous l'effet de la chaleur excessive provoquée par un travail intense de mes 2 seuls neurones encore un peu efficaces (4 fois mère est égal à ça use), je constatais, impuissante, que le mystère du « Nous » restait entier. J'en déduisis donc qu'en terme de sentiments amoureux, le problème, ressemblait furieusement à un problème du niveau deuxième lycée (pour les belges : quatrième humanité... Non, parce qu'ici en France en plus ils comptent à l'envers!), où, justement l'on aborde, des notions aussi vastes que : 8 couché est égal à infini !

Car comment, en effet, faire tenir tout le mystère de l'autre et de soi dans un mot aussi limité qu'un 8 couché, et comment lui rappeler combien on l'aime avec ce mot qui n'en n'est même pas un puisque, lui, tient dans une seul lettre : ne dit-on pas « je t' M » ? La lettre « M », allait pourtant me fournir, si pas une solution, peut-être un début de piste. Voilà que ce « M » première lettre de « Mystère », allait éclairé d'une fraîche lueur ma conscience embrumée. C'est d'ailleurs probablement, ce que l'on nomme : le très fameux Mystère de la foi...

Car cela me sauta aux yeux « M » était aussi la première lettre du mot « Maman », et comme pour confirmer au cas où mon esprit rebelle désirait échapper à la cruelle réalité, « M » était aussi la première lettre du mot « Mère ». Remarquez d'ailleurs que c'est aussi la première lettre du mot « Mariage » et de l'expression « Maudite sois-tu ! » (Je ne sais pas pourquoi je pense à ça ?!). Attention je m'égarais. Sans doute fallait-il poser le problème dans l'équation suivante : « Je » diminué s'il était soustrait momentanément à l'obligation de « M », « Je » donnerait peut-être et paradoxalement un « Je » avec valeur sur ajoutée, (« moins » devenait « plus » : notion mathématique du niveau quatrième collège). Car « M » était aussi, et « Je » l'avait sans doute oublié, la première lettre de « Merde, Je ne sais plus où Je en suis !... ». Prise dans les multiples tâches quotidiennes que supposait mon choix de mère, n' avais-je pas un peu négligé le fait incontestable d'être une femme ? Et comme un de mes petits anges, sous les traits de Mado, me le rappelait maintenant : Sans doute, fallait-il que je plonge en moi-même ? Sachant que « Je » est toujours défini par cette loi : Il ne peut être rencontré que par soi-même. Ainsi, je constatais à quel point la femme que j'étais, croulait sous la mère que j'étais devenue. Il me suffisait alors, de soustraire un moment « toi », « toi », « toi », et « toi » de « Nous », pour pouvoir sentir l'envie puissante de cette part de « Je » qui voulait encore rencontrer « Tu ». Élève lecteur... As-tu suivi ?

Et voilà que mes neurones accablés de fatigue respiraient soudainement l'air iodé et pur d'un vaste océan. Après ce cours difficile de mathématiques appliquées, l'heure de la récréation avait sonné (enfin !). Je rêvais de nager un instant dans le pays vaste de nos amours où je croisais dans les eaux bleutées mon inconnu, ce cher « X », puis tout deux couchés à l'horizontal comme un joli 8, nous regagnions le continent secret de notre « Nous » intarissable, pour nous y poser un moment, bercés par le bruit des vagues et de la brise tiède, et au loin, mais alors vraiment très très loin, le rire léger et cristallin de nos enfants heureux. Alors si j' y arrivais, si j'y arrivais seulement, je pourrais dire sans déguisement ridicule et sans honte : Que « X » + « Y » = « Nous » qui est = à 8 couché dans le sable et que « Nous » sans rien perdre de sa grâce, est aussi la somme de « Toi », « toi », « toi », et « toi » du plus grand au plus petit.


Joyeuse Saint-Valentin à tous et particulièrement à « Tu » qui est aussi « X » et qui n'est que partiellement connu gardant ainsi tout son mystère, c'est beau l'amour... Je suis une incorrigible romantique !... (et tout les jours, bien sûr, en respectant bien ces lois mathématiques, Saint-Valentin à dose illimitée !...)  

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