Finalement, lorsque nous quitterons Carcassonne,
l'impression générale sera contrastée. Entre la mairie qui semble détenir le
monopole du choix de ce qui est « bon » culturellement pour le
public, l'autorisation obtenue avec toutefois une interdiction de faire la
criée à l'ancienne et nos dépliants ne pouvant être distribués dans la Citée
(la criée étant assimilée à un trouble de l'ordre public, et l'interdiction
pour tous de faire de la publicité dans l'enceinte de la citée), les rues vides
d'artistes et d'animations et cela en plein mois de juillet, (ceci pour
répondre sans doute à la très grande crainte du fonctionnaire de mairie, chargé
du respect des règlementations sur la ville de Carcassonne, de voir la ville
« envahie par tout et n'importe quoi », face à la crainte du
Monsieur, ils semblent avoir opté pour « rien »), certains
commerçants de la citée troublant notre prestation sous contrat lors du
festival d'été (commerçants à qui il est interdit par la mairie de distribuer
des tracts dans la cité ! Ils paient des loyers prohibitifs, et ne peuvent
animer d'aucune manière les rues de la citée sans en avoir d'abord demander
l'autorisation, on comprend mieux l'agressivité des gens et les dénonciations
qui pleuvent entre-eux, eux qui font vivre la Citée), les difficultés éprouvées
à cause des conditions climatiques extrêmement changeantes, mais aussi et
heureusement, les rencontres magnifiques de spectateurs conquis qui passeront
avec nous les quatre soirées après spectacle en partageant les rires, les
réflexions, le vin et le jus de raisin fait maison, la musique et les moments
de danse, les coups de gueule, et les échanges en anglais, en espagnol, en
polonais et en tout ce qui peut aider à se faire comprendre. Alors là, on se
dit que notre but est atteint, notre petite compagnie se sentait là, au cœur
d'une petite société qui recrée du lien, au milieu des jeunes, des moins
jeunes, des gens qui en ont plein le cœur et qui continuent à croire en notre
capacité à rester créatifs et vigilants dans ce monde « sans queue, ni
tête... Sans queue ni tête... Pas d'chapeau... Pas d'casquette... ».
Car en définitive, si nous aurions espéré plus de monde sur
une ville telle que Carcassonne, nous ne nous en sommes pas trop mal sortis au
vue des multiples difficultés rencontrées là bas. Le public fût extrêmement
généreux tant au niveau de notre chapeau (eh ! Oui le nerf de la guerre),
que sur le plan de la tendresse et la chaleur prodiguée, c'est ainsi que je
salue Dan, ses amis et amies, son fils Eyal, Zora, les cinq jeunes animateurs
de camping, Alain et son amoureuse Irène (viticultrice à Caune-Minervois), les
trois employés de 11bouge virés sans scrupule de leur salle sous l'initiative
du nouveau Maire (au prétexte d'une envie de re-municipaliser les locaux qu’ils
occupaient ?!), les journalistes de l'Indépendant et de la Dépêche qui ont
su se libérer malgré une présence plus que visible de tout les VANESSA PARADIS,
LES BERNARD LAVILLIER, LES GAD, LES SOAN, LES STARS AC I234, LES THE VOICE
5678, ET TOUT LES AUTRES,... LE TOUR DE FRANCE 12345678910 Y COMPRIS, et bien
sûr, je salue à nouveau l'initiative privée du gérant de Tridôme qui nous a
accueilli sur son terrain, car sans ces initiatives et au vue de la politique
culturelle de la Mairie de Carcassonne, l'avenir risque d'être sombre pour les
petites compagnies locales et venues d'un peu plus loin ( la semaine destinée
aux petites compagnies de cirque en début de festival d'été semblerait annulée
dès la saison prochaine). Aujourd'hui, si l'on ne s'appelle pas Paradis mais
Plouc d'à côté, c'est déjà l'enfer qui s'annonce (Business oblige : en
tout cas y'en a qui ne jure que par ça!). Décidément j'ai un p'tit air en tête
qui m'démange « Sans queue ni tête... Sans queue, ni tête... Pas
d'chapeau, pas d'casquette... ». (Souchon)
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