Depuis peu, Xavier et moi allons de
temps à autres à Carcassonne, au Colysée (cinéma de quartier),
pour aller y voir des films qui n'intéressent pas forcément nos
enfants. Ainsi, nous nous offrons nos premières petites escapades à
nous deux, laissant nos quatre enfants seuls à la roulotte.
Expérience rafraîchissante pour tout le monde, les uns y testent
leur autonomie, les autres apprennent à être un peu plus
responsables, et les plus grands (je vous laisse deviner lesquels...)
s'échappent en ricanant, jouissant du sentiment précieux d'une
certaine liberté retrouvée.
Hier soir donc, nous décidons de nous
rendre à la projection de 20H30 du film de Pierre Jolivet « Jamais
de la vie ». Olivier Gourmet y incarne un gardien de nuit, dans
une banlieue, chargé de la surveillance d'un complexe commercial non
loin de Paris. Arrivés, nous payons nos billets et nous nous
installons dans la salle. Le film est précédé, comme à
l'habitude, des publicités et bandes-annonces.
Un petit film publicitaire met en scène
un jeune homme (la trentaine tout juste), celui ci vient d'hériter
des biens de son grand-père ou de son vieil oncle, je ne sais
plus... Il se rend en voiture, à la vieille demeure (style manoir
délabré) de son ancêtre. Le jeune homme tient une lettre à la
main. Une fois, dans la place (une sorte de grande pièce encombrée
de choses éparses et poussiéreuses : un genre de laboratoire
sympathique), l'homme déplie la missive, et l'on entend à travers
la voix « off » de l'ancêtre, le message contenu dans le
courrier. Il explique au jeune homme les motivations qui l'ont poussé
à le privilégier lui, plutôt qu'un autre membre de la famille. Il
lui a en effet légué tout ce qu'il possédait. On comprend que le
« jeune » appréciait le « vieux » pour ses
qualités de visionnaire alors que les autres le percevaient comme un
vieux fou et n'avaient jamais rien compris à la nature de ses
travaux. La lettre invite le jeune homme à entrer sans crainte dans
une des deux sphères posées côte à côte dans la salle... Pendant
que le « quidam » obéit sans comprendre, la voix de
l'ancêtre continue enthousiasmée par son génie. On voit le jeune
homme disparaître et réapparaître aussitôt dans l'autre sphère :
l'ancêtre a réussi rien de moins que la mise en pratique de la
téléportation. « Imagine ! Un monde enfin débarrassé
des routes, des problèmes d'embouteillages, de la fatigue des longs
trajets, un monde sans voiture...! » : sont à peu près
les mots qui concluent joyeusement le message. Le visage de l'homme
est penché sur la missive, il prend son briquet dans sa poche, il
brûle la lettre, il sort rapidement de la demeure, il monte en
souriant dans sa voiture flambant neuve et il s'en va, laissant
derrière lui l'héritage légué par un « vieux fou
visionnaire », préférant s'accrocher à la « valeur
sûre » de sa voiture. Fin du spot. Xavier et moi nous nous
sommes regardés et avons souri en silence, frappés tout les deux
par la violence du message publicitaire et de son conditionnement
induit.
Ensuite, le film de Pierre Jolivet
commence. Lourd, lent, social et dépressif mais aussi, plein de bons
sentiments : le « gentil » héros est un gardien de
nuit, disons plutôt un gardien d'ennui, qui pisse sur le parking
déserté du complexe commercial miteux dont il est un des agents de
sécurité, il n'arrive pas à tuer son ennui mais il essaye, en
jouant à la voiture téléguidée, en grillant clopes sur clopes, en
buvant quelques petites rasades d'alcool, en recousant son pantalon,
en hurlant très fort très fort dans le petit cagibis qui lui sert
d'abri pour la nuit, en réparant de vieilles choses achetées au
rabais ou volées par son ami éboueur et arabe, pour ensuite les
offrir en cadeau à son autre ami agent de sécurité et black qui a
réussi à trouver du travail grâce aux papiers d'identité de son
cousin. Le héros reçoit parfois, dans l' appartement deux pièces
de sa cité très miteuse et moche, sa sœur (qui est une salope et
qui/ car elle trompe son mari), son beau-frère (qui est un raté et
qui/ car il ne sait plus bander), le petit voisin de cité arabe qui
pourrait l'aider à glaner, en échange d'un peu de fric, quelques
informations sur un étrange véhicule qui rôde sur le parking du
complexe commercial et dont la présence inquiétante semble présager
d'un braquage probable. Le braquage aura lieu. Notre protagoniste,
victime et malheureux, se transformera alors en « héros des
temps sont durs » quand il tentera de récupérer, in extrémis
et au péril de sa vie, la somme volée. Il n'utilisera pas pour lui
le fruit du larcin ! Non, non !... (de toute façon il va
crever) Il ira poser la valise, tel un Robin des bois « des
temps sont très durs » dans le coffre de son assistante
sociale chargée de sa réinsertion dans le monde du travail. Elle
même, était en bien mauvaise passe, coincée à son poste pour
gagner une misère, habitant une cité (encore pire que celle du
héros) avec deux enfants qu'elle élève seule parce que, bien sûr,
son mec (qui est un salop) s'est barré du jour au lendemain sans
assurer les ressources de la famille. « Elle ne sait plus se
payer de crème pour la peau depuis un an, elle doit choisir entre un
nouveau lit pour son fils dont les pieds dépassent du matelas et
l'orthodontiste pour les dents de sa fille qui filent à droite »
(les dents! Pas la fille, car dans le film le tout tire à gauche!).
Tout le monde finit par mourir, sauf l'un(e) ou l'autre qui résiste
mais qu'on se demande finalement s'il n'aurait pas mieux valu
qu'il/elle meure. Bref, moi-même j'ai failli m'endormir ou mourir
plusieurs fois, croulant sous les poids de la déprime et du
« fatalisme » de ce film, assortis du sentiment de totale
impuissance. Le film de Jolivet était aussi gai qu'un dimanche à
Carcassonne ou à Castelnaudary ! (N'y allez pas forcément un
autre jour, ce n'est pas mieux!)
Sortant du cinéma, je m'interrogeais
tout haut sur cette attitude qui consiste à broyer du noir, à se
plaindre, à cultiver la déprime, tout en s'offrant la conscience
tranquille du « bon », le « bon » étant,
ici, bien sûr celui qui partage (même avec les blacks et les
arabes), celui qui comprend " les pauvres des cités", celui qui défend en son for intérieur des valeurs de loyauté,
d'honnêteté et de justice en se laissant aller parfois à traiter
sa soeur de salope (chouette! Il devient humain, je me suis dit, il
va enfin se passer quelque chose …) Mais non! Le soufflé est
retombé aussitôt parce qu'il n'était sans doute « pas très
correct » de traiter sa soeur de salope et ce n'était sans
doute pas « très compatible » avec l'esprit de notre
Jean « bon » pendouillant aussi gai qu'un pendu à la
corde de ses bons sentiments... Moi qui espérais sortir un peu de
mon quotidien routinier et du grand écart éprouvant de mon esprit
qui oscille perpétuellement entre la morosité ambiante du « qu'est
c'tu veux... on n'a pas l'choix!», l'esprit révolutionnairqueque
du « tout va péter ! Bien fait pour la gueule à
tout le monde», la connerie éclairée du « on va tout
changer... euh... à commencer par le grignotage à l'école! »,
la joie de l'élue hystérique « ça y est, j'ai arrêté d'manger d'la viande ! J'me sens beaucoup mieux ! Et les
petits animaux aussi d'ailleurs! », le mysticisme idiot du « ce monde
en crise accouchera de l'homme conscient ! Les autres ne seront
plus là pour le voir...», je me suis retrouvée bêtement engluée
dans l'angélisme démocratique et non-raciste du film très sérieux
de Pierre Jolivet contrastant désagréablement avec le petit bijou
plein de joie de Jafar Panahi censuré par l'Iran et vu la semaine
précédente : « Taxi Téhéran ». Un film réalisé
dans des contraintes extrêmes et qui dépeint avec intelligence et
humour la dure et grave réalité des citoyens (dont lui-même,
assigné à résidence et interdit d'exercer son métier) soumis au
régime autoritaire et liberticide en place.
Calmant ma colère en tétant
compulsivement sur ma vapote (car mon esprit sain et les esprits
sains de tous les non-fumeurs réunis me répétaient depuis des
années que fumer n'était « pas bien » pour mon adorable
corps et surtout ce n'était « pas bien » pour l'adorable
corps de tout ceux qui avaient eu le bon sens de ne pas fumer! »)
Bref, mon esprit sainement éclairé dans mon corps désormais
« sain » avait fini par gagner: me taraudant depuis 5 mois comme
l'aiguillon de l'infirmière pour que j'arrête de
fumer, je m'étais mise à vapoter. Ma déception est tout de même
grande car si j'y ai gagné en santé physique, maintenant je dois bien le dire, je me tape régulièrement
les non-fumeurs qui étaient fumeurs, les vapoteurs qui ont envie
d'arrêter, les ex-vapoteurs redevenus fumeurs, et les vrais
non-fumeurs qui n'ont jamais fumé, tous me rappellent à quel
point il est important de vivre dans un petit corps « sain »
et de travailler à l'effort du groupe, au travers de petites
remarques dont ils ne sont jamais en reste et qui font vasciller ma santé mentale : « Je pense que
vapoter est très mauvais, il faudrait que tu arrêtes...Le nombre de
saloperies qu'il y a dans ces produits... J'ai lu un article qui...
Finalement, je suis revenu à la clope... Ah, moi, j'y ai jamais
touché, je n'en n'ai jamais éprouvé le besoin... Tu as vu ils ont
interdit de vapoter dans les lieux publics, il paraît que c'est
nocif pour ceux qui ne vapotent pas... ». Parfois je me demande
pourquoi on interdit pas la parole dans les lieux publiques (mais ça,
ce n'est pas très sain de le dire!) Au désespoir et baignant dans
le marasme angélique, je me disais en vapotant, que notre
déterminisme individualiste à vouloir voir dans cette démocratie
l'incarnation de nos idées très personnelles (et forcément plus
justes que celles des autres) occupait nos jours et nous offrait la
conscience tranquille, pendant que la dictature démocratique du
« bien gagner », du « bien penser », du
« bien croire » grignotait peu à peu les libertés
du plus grand nombre, y compris et depuis longtemps, celles des
citoyens de pays lointains que nous percevions comme les victimes ou
les tyrans de systèmes « anti-démocratiques », nous angéliques et cachés derrière une « démocratie » hypocrite qui
asservissait quotidiennement toujours un peu plus. Petite réflexion
découlant de ma soirée et à l'usage de tout les candidats au
vapotage : comme vous vous en êtes sans doute rendu compte, le
fait de vapoter ne calme pas forcément l'esprit, mais en tout cas ça
ne l'empêche pas de penser... je ne sais pas, par contre, si
ça rend l'esprit plus lucide, ou plus malin, ou plus intelligent, et je
préfère ne pas le savoir car j'ai souvent observé que dans
la posture qui consiste à se savoir intelligent, on s'ignore souvent
con!...
Donc je vapotais dans la voiture,
heureuse de regagner « ma caverne-roulotte » après cette
sortie risquée.(Je suis Cancer, et en tant que représentante des
crabes, je revendique fièrement le droit à l'absence et au manque
de courage : face au marasme, je me replie donc en marchant de
côté et j'attends en scrutant le monde extérieur depuis l'entrée
de ma discrète retraite). Je conseille par ailleurs à toutes les personnes
sensibles et/ou allergiques en souffrance de pratiquer le retrait silencieux,
plutôt que d'entamer une guéguerre d'égos avec le Xième égo qui
s'exprime. En attendant ma retraite, je tentais de me calmer dans
l'habitacle protégé de la voiture, quand soudain, je vis au loin
une femme sur le bas côté de la route qui agitait les bras :
la pauvre faisait du stop sous la pluie battante. (Je précise donc qu'il
n'est pas toujours facile de pratiquer une retraite pourtant ardemment souhaitée et urgemment nécessaire). Même si,
Xavier et moi, nous n'en n'avions pas envie, nous nous arrêtions (on
peut tout de même pas laisser une femme faire du stop à cette heure
avancée, et sous la pluie, au seul prétexte qu'on est tellement mieux
dans sa caverne!...). Aussitôt que notre voiture fût arrêtée, la
femme arriva en courant, elle ouvre la porte arrière du 4X4 et
indique qu'elle se rend à Quillan.
-« Nous n'allons pas à
Quillan... Nous prenons la direction de Limoux, mais nous nous
arrêtons bien avant... »
-« Pas de problème, déposez moi
s'il vous plaît à la sortie de Carcassonne sur l'axe rapide vers
Quillan, ça ira déjà très bien... »
-« O.K, montez... Ça
ira ?... Y'a un peu de bazar...»
-« Putain ! C'était
royal !... »
-« !!!... »
-« Qu'est-ce qu'on leurs a mis !
On était en mode... On leurs a retourné le système nerveux au
CRS ! »
-« !!!... »
Wouaaaw ! C'était génial... Ils
sont venus nous emmerder, mais nous on a tenu bon, on leurs a foutu la
pagaille... On était à la free party... Tu connais ? Tu vois
ce que c'est... Une free Party? »
-« Non, je ne vois pas ce que
c'est... »
-« Putain ?! Tu sais pas ce
que c'est une free party ? C'est une grande teuf ! Tu
vois ? Une méga teuf quoi ! Putain, ça a bien caillassé,
y'en a quelques uns qu'ont bien ramassé... On était en mode méga
teuf... Tu vois... Les flics ils voulaient pas qu'on soit là, mais
on les a bien fait chier. Waaaaouw, c'était super ! Je m'suis
un peu pété la cheville, mais qu'est-ce qu'on s'est
marré !...J'attends la prochaine elle s'ra encore plus
grave... »
Pendant que je m'inquiétais un peu de
l'irruption de cette « bizarrerie » qui ne me semblait
pas dans son état « normal » (écoutant la meuf qui revenait de sa teuf je ne savais plus trop ce que voulait dire normal...), je l'interrogeai sur
l'endroit d'où elle venait... Je me disais, réfrénant un fou-rire,
qu'il lui faudrait bien 10 jours pour retrouver le calme (elle était
complétement survoltée), je me disais aussi que vu ce qu'elle avait
pris, elle devait sans doute me voir en rose, avec des oreilles de
lapin, une aura jaune autour et quelques étoiles, quant à
Xavier, elle devait volontiers l'imaginer avec un joli bonnet rouge
et une barbe blanchie tel un père Noël égaré dans la pampa
carcassonnaise... Pendant qu'elle me confirmait par ses propos la prise collective de substances bizarres en se moquant de la tête des CRS qui devaient sûrement les prendre pour des voleurs et des drogués, je surpris chez moi la présence d'une pensée similaire: elle allait sûrement voler nos... jolies poches de chez Leclerc (Non, cette idée était
trop incongrue : personne ne vole les poches de chez Leclerc,
quoi que... la remarque n'était pas stupide puisque je les avais
tout de même payées!)... Halala, on ne se refait pas ! Je
chassai immédiatement cette idée mesquine héritée à la fois d'un
bagage instinctif puissant remontant à l'ère des cavernes ou la peur était une alliée (caverne
dont finalement je n'étais jamais vraiment sortie) et d'un fatras d'idées
reçues provenant sans doute d'un lourd passé historique et
culturel... Elle, toujours excitée, enchaînait :
-« Ben j'viens d'Avignon !
T'as pas vu?... Normal, ils ont pas voulu couvrir l'événement via
les médias... Ils ont trop peurs que ça renverse et que ça foute
la merde partout... Wouaaaw ! Putain ! On leurs a mis sur la
gueule grave ! On leurs a renversé le système nerveux aux
CRS! Mais, t'inquiète ! On a balancé des images sur
youtube ! Ils vont voir !... Putain ! Y'en a un qu'on
a quand même réussi à envoyer à l'hôpital !... Bon, c'était pas
méchant... Mais on l'a eu quand même!»
La voiture arrivait à la sortie de
Carcassonne, nous allions pouvoir déposer la "raveuse" (rêveuse?).
-« Y'avait des grosses enceintes
tu vois, du gros matos quoi!... On avait tout un mur d'enceintes, tu
vois... Fallait sauver l'matériel, putain... Alors on a caillassé
puis on s'est barré, on est monté dans un bus genre mode... euh...
Mode... Tu vois mode London quoi... Tu sais les gros bus, y'avait des
fauteuils partout à l'étage... C'était méga top grave... On a
réussi... Waouaaaw ! Putain ! On est en mode... En mode
révolution!... Aller ! Salut... Merci... A plus!... »
Donc, en fait, le salut du monde
c'était ça ?... Une nouvelle prise de la Bastille version
2015... D'un coup je me souvenais que j'avais débarqué en France
pays des Lumières, des grands auteurs, des grands principes, bastion
des esprits scientifiques les plus brillants, terre de citoyens
courageux et braves issus tout droit de la révolution et qui
n'avaient pas hésité à guillotiner leurs rois (eux!)... Une rave
party bien arrosée, quelques cachets d'acide et dans un hangar
agricole pouilleux, sur une musique after cac, quelques cailloux
balancés sur des CRS venus faire démonter l'installation...
Wouaaaaaw ! Alors là ! J'étais grave renversée dans mon
système nerveux!... Et même qu'on en parlait déjà sur Youtube,
pas de doute, la révolution était en marche ! Plus aucun souci
à se faire quant à l'état de notre planète, une bande d'esprits
éclairés allaient tout péter et « caillasser » tous les méchants du monde: les lapins roses à grandes oreilles allaient
tuer les vilains chasseurs à têtes de renard, en criant tue tue tue
sur un rythme pulsé en mode... en mode guerre totale !
Wouaaaaw ! La méga teuf !
Je rentrais chez moi, la tête en vrac
sans avoir pris aucune substance illicite, à part la vapote! (nicotine et vapeur d'eau bio : c'est triste la santé!) Et oui, depuis que je vivais ici, débarquant un jour avec une
certaine idée de la paix, pensant être au pays des Lumières, je
faisais pourtant l'amer constat que je n'avais toujours pas trouvé l'interrupteur! Mais bon, je ne viens pas des Lumières moi! Je
viens d'un pays qui se passe de gouvernement tout en occupant la
mission obscure et non moins délicate d'abriter le parlement
européen... Alors dans tout ce « brol » (bordel), je
décidai de plus en plus fréquemment de gagner mon jardin.
Au calme, dans ma roulotte, je voyais
pousser toutes sortes d'herbes, les aromatiques, les odorantes, les
vénéneuses, les calmantes, les excitantes, et mêmes celles que
l'on qualifiait de « mauvaises », à chacune je trouvais
les vertus particulières, et j'exploitais par là, les paradoxes de
ma terre intérieure, ses richesses aussi... Peu à peu, je
retrouvais la paix tout en intégrant profondément que la paix
n'était qu'une « idée » comme une autre. J'observais
que l'idée échappait au réel. Je méditais : L'esprit libre accorde peu de foi aux idées,
même celles qui défendent "la liberté", mais il
expérimente plutôt ses propres contraintes et par là il se libère. Ensuite, bien sûr, je reprenais ma vapote en rêvant de fumer mon tabac. Car vapote ou cigarette, l'important n'était-il pas de cultiver et d'aimer derrière nos brouillards?...
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