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Aire de stationnement de Saverdun en Ariège |
C’est profitant de ce dimanche ensoleillé, jour de repos
pour notre petite troupe, et installée sur une aire de stationnement non loin
de Saverdun, que j’écris ces quelques lignes sur nos prestations de vendredi 14
dans les jardins de Bonnefoy…
Si l’accueil le jeudi qui précédait a été chaleureux, notre
installation et les manœuvres nécessaires se sont passées sans encombre, et nos
prestations en duo « Dame Oiseau » et pour la pièce « Faut pas
rêver ! » ont été applaudies de manière enthousiaste, nous gardons
néanmoins Xavier et moi une impression mitigée assortie du sentiment que l’on
aurait pu mieux faire…
En effet, plusieurs petits points d’ombres sont venus
titiller nos exigences… Malgré le monde présent à la fête et la gratuité pour
le public, nous ne remplirons pourtant pas le chapiteau, nous jouerons pour une
jauge de 50 personnes (30 enfants et une vingtaine d’adultes). De plus, le
bruit extrêmement envahissant aux abords directs du chapiteau représentait une
gêne conséquente à la fois pour le confort de jeu mais aussi pour le confort du
spectateur…
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Notre installation dans les jardins de Bonnefoy |
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un hippocampe cracheur de feu de la compagnie Akouma |
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Les petites vieilles du parc prennent le frais sous la glycine |
Nous y avons réfléchi et discuté le lendemain avec Ysaline,
habituée maintenant à assumer seule l’entrée des spectateurs sous le chapiteau…
C’est alors qu’Ysaline s’énerve et nous explique qu’elle ne souhaite plus
jamais se voir « coller » quelqu’un qui essaye de faire le travail
qui lui est assigné et qu’elle assume parfaitement bien… Elle relève les
erreurs commises et Xavier et moi ne doutons plus des raisons malheureuses qui
ont induit la situation : en effet, il n’est pas normal, que dans un tel
contexte (public citadin, gratuité du spectacle, conditions météo idéales) nous
n’ayons pas rempli le chapiteau.
Une personne de la mairie s’est mise en devoir de se poster
devant le chapiteau pour donner des indications au public avant le
spectacle : les indications ont été données de façon peu sympathique et
Ysaline nous dira que 6 vieilles dames ont immédiatement rendu leurs tickets de
spectacle pour s’éloigner et aller plutôt boire l’apéro ! De plus, le Contoir
Déambulatoire informe toujours le public que le spectacle s’adresse à un public
familial à partir de 8 ans, nous ne
refusons donc jamais un parent qui
aurait choisi en définitive de rentrer avec un enfant plus jeune… Ce n’était pas la vision de la fonctionnaire de
mairie qui a refusé qu’un monsieur accompagné de ses deux enfants (4 et 6 ans)
entre dans le chapiteau. Ysaline constatant le mécontentement de la personne
lui a couru derrière en l’invitant à revenir, le monsieur lui a répondu
sèchement « Non ! ». Les enfants présents en masse ont été
véritablement « coachés », il leur a été donné une leçon sur la
manière de se comporter dans un théâtre (on doit se taire et écouter), bref
tout cela a fameusement contribué à casser l’ambiance. En outre, la mairie
tenant absolument à distribuer des tickets avant la pièce, il ne nous était pas
possible de partir à la criée afin d’attirer l’attention du public de façon
ludique comme nous avons maintenant l’habitude de le faire… Combien de
personnes avons nous perdues par manque d’intelligence et de générosité…Dommage…
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Le parc s'illumine au soir venu... |
Outre ce problème de gestion humaine et de relation
maladroite avec les spectateurs, nous avons constaté que le public semblait mal
informé sur les heures et la nature des activités proposées, quand je l’ai
signalé aux responsables, il m’a été répondu que le public était très bien
informé, pourtant : l’affiche de
l’événement a été faite sur un visuel de la Compagnie Akouma…(notre compagnie a
donc été assimilée à Akouma). Les heures des différents spectacles n’étaient
indiquées nulle part, et la gratuité des activités n’était pas indiquée non
plus ! Conséquence plusieurs personnes sont venues nous voir après notre
prestation pour nous demander quand est ce qu’on jouait… D’autres ne sont pas venues
pensant que c’était payant, d’autres encore sont venues nous remercier pour la
très jolie mise en lumière du parc, mérite qui revenait à la Compagnie Akouma,
qui cela dit en passant, fait un excellent travail, très poétique…
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le bassin s' allume de petits photophores... |
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L'hippocampe crache des feux de joie |
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Et la magie de la nuit opère sur le public conquis... |
Bref, il est toujours délicat de devoir travailler avec du
personnel peu enclin à l’exercice du contact avec le public, et souvent alourdi
par des règlements internes et des tensions perceptibles liées au système très
fonctionnarisé et hiérarchisé du milieu. Il fût très difficile pour moi de
dialoguer avec les différents « responsables », ressentant
immédiatement les désaccords entre eux, ou tout simplement leur incapacité à
s’adapter aux réalités du spectacle par leur volonté à vouloir
« contrôler » l’événement et les personnes payées pour créer la
magie ! Ce manque de confiance évident crée un complexe d’autorité qui,
dans ce cas ci, est immédiatement retombé sur le public… Certains
« indignés » et heureusement qu’il y en a, sont partis immédiatement
refusant d’être traités de manière « infantilisante », les enfants
eux n’y ont vu que du feu, mais n’est t’il pas courant qu’on leur parle de
cette manière.
Ysaline, n’a pas supporté cette intrusion dans ses
responsabilités, sensible à la fois aux erreurs commises et à l’insupportable
humiliation que peut représenter cette manière de parler…
Voilà donc un bilan, malgré un public conquis à nouveau, un
bilan donc, en demi teinte et qui nous a rendu le démontage plus difficile… On
nous avait promis quelqu’un pour nous aider, on n’a eu personne, ce n’est pas
grave, on peut faire tout seul et on n’hésite pas à travailler 14 heures sans
être payé ! Par contre une explication sur ce point aurait été plus
correcte vis à vis de nous… Personne non plus pour venir nous saluer au moment
de notre départ, sans doute, qu’étant payés, ne voyaient ils plus l’intérêt à
venir nous saluer, surtout un samedi en-dehors des heures de bureau,
décidemment tout est compté même le salut cordial !… Toutefois, je rends
hommage à Philippe qui nous a aidé au montage dans la bonne humeur et aussi
Mohamed qui a voulu prendre le temps de nous dire au-revoir de nous remercier
et de nous communiquer cette chaleur authentique qu’il porte en lui, n’oubliant
pas malgré son rôle de fonctionnaire, que l’on peut toujours « fonctionner »
tout en ayant toujours à faire avec des humains et non des machines, voir des
moutons !…
Prochaine étape : Monségur en Ariège, nous y jouons à la
billetterie les, vendredi, samedi et dimanche prochains…
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