La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

dimanche 16 juin 2013

Bonnefoy, bilan mitigé


Aire de stationnement de Saverdun en Ariège

C’est profitant de ce dimanche ensoleillé, jour de repos pour notre petite troupe, et installée sur une aire de stationnement non loin de Saverdun, que j’écris ces quelques lignes sur nos prestations de vendredi 14 dans les jardins de Bonnefoy…




Si l’accueil le jeudi qui précédait a été chaleureux, notre installation et les manœuvres nécessaires se sont passées sans encombre, et nos prestations en duo « Dame Oiseau » et pour la pièce « Faut pas rêver ! » ont été applaudies de manière enthousiaste, nous gardons néanmoins Xavier et moi une impression mitigée assortie du sentiment que l’on aurait pu mieux faire…

En effet, plusieurs petits points d’ombres sont venus titiller nos exigences… Malgré le monde présent à la fête et la gratuité pour le public, nous ne remplirons pourtant pas le chapiteau, nous jouerons pour une jauge de 50 personnes (30 enfants et une vingtaine d’adultes). De plus, le bruit extrêmement envahissant aux abords directs du chapiteau représentait une gêne conséquente à la fois pour le confort de jeu mais aussi pour le confort du spectateur…

Notre installation dans les jardins de Bonnefoy

un hippocampe cracheur de feu de la compagnie Akouma

Les petites vieilles du parc prennent le frais sous la glycine
Nous y avons réfléchi et discuté le lendemain avec Ysaline, habituée maintenant à assumer seule l’entrée des spectateurs sous le chapiteau… C’est alors qu’Ysaline s’énerve et nous explique qu’elle ne souhaite plus jamais se voir « coller » quelqu’un qui essaye de faire le travail qui lui est assigné et qu’elle assume parfaitement bien… Elle relève les erreurs commises et Xavier et moi ne doutons plus des raisons malheureuses qui ont induit la situation : en effet, il n’est pas normal, que dans un tel contexte (public citadin, gratuité du spectacle, conditions météo idéales) nous n’ayons pas rempli le chapiteau.

Une personne de la mairie s’est mise en devoir de se poster devant le chapiteau pour donner des indications au public avant le spectacle : les indications ont été données de façon peu sympathique et Ysaline nous dira que 6 vieilles dames ont immédiatement rendu leurs tickets de spectacle pour s’éloigner et aller plutôt boire l’apéro ! De plus, le Contoir Déambulatoire informe toujours le public que le spectacle s’adresse à un public familial à partir de 8 ans, nous ne refusons donc jamais un parent qui aurait choisi en définitive de rentrer avec un enfant plus jeune… Ce n’était pas la vision de la fonctionnaire de mairie qui a refusé qu’un monsieur accompagné de ses deux enfants (4 et 6 ans) entre dans le chapiteau. Ysaline constatant le mécontentement de la personne lui a couru derrière en l’invitant à revenir, le monsieur lui a répondu sèchement « Non ! ». Les enfants présents en masse ont été véritablement « coachés », il leur a été donné une leçon sur la manière de se comporter dans un théâtre (on doit se taire et écouter), bref tout cela a fameusement contribué à casser l’ambiance. En outre, la mairie tenant absolument à distribuer des tickets avant la pièce, il ne nous était pas possible de partir à la criée afin d’attirer l’attention du public de façon ludique comme nous avons maintenant l’habitude de le faire… Combien de personnes avons nous perdues par manque d’intelligence et de générosité…Dommage…

Le parc s'illumine au soir venu...
Outre ce problème de gestion humaine et de relation maladroite avec les spectateurs, nous avons constaté que le public semblait mal informé sur les heures et la nature des activités proposées, quand je l’ai signalé aux responsables, il m’a été répondu que le public était très bien informé, pourtant :  l’affiche de l’événement a été faite sur un visuel de la Compagnie Akouma…(notre compagnie a donc été assimilée à Akouma). Les heures des différents spectacles n’étaient indiquées nulle part, et la gratuité des activités n’était pas indiquée non plus ! Conséquence plusieurs personnes sont venues nous voir après notre prestation pour nous demander quand est ce qu’on jouait… D’autres ne sont pas venues pensant que c’était payant, d’autres encore sont venues nous remercier pour la très jolie mise en lumière du parc, mérite qui revenait à la Compagnie Akouma, qui cela dit en passant, fait un excellent travail, très poétique…

le bassin s' allume de petits photophores...

L'hippocampe crache des feux de joie

Et la magie de la nuit opère sur le public conquis...



Bref, il est toujours délicat de devoir travailler avec du personnel peu enclin à l’exercice du contact avec le public, et souvent alourdi par des règlements internes et des tensions perceptibles liées au système très fonctionnarisé et hiérarchisé du milieu. Il fût très difficile pour moi de dialoguer avec les différents « responsables », ressentant immédiatement les désaccords entre eux, ou tout simplement leur incapacité à s’adapter aux réalités du spectacle par leur volonté à vouloir « contrôler » l’événement et les personnes payées pour créer la magie ! Ce manque de confiance évident crée un complexe d’autorité qui, dans ce cas ci, est immédiatement retombé sur le public… Certains « indignés » et heureusement qu’il y en a, sont partis immédiatement refusant d’être traités de manière « infantilisante », les enfants eux n’y ont vu que du feu, mais n’est t’il pas courant qu’on leur parle de cette manière.

Ysaline, n’a pas supporté cette intrusion dans ses responsabilités, sensible à la fois aux erreurs commises et à l’insupportable humiliation que peut représenter cette manière de parler…

Voilà donc un bilan, malgré un public conquis à nouveau, un bilan donc, en demi teinte et qui nous a rendu le démontage plus difficile… On nous avait promis quelqu’un pour nous aider, on n’a eu personne, ce n’est pas grave, on peut faire tout seul et on n’hésite pas à travailler 14 heures sans être payé ! Par contre une explication sur ce point aurait été plus correcte vis à vis de nous… Personne non plus pour venir nous saluer au moment de notre départ, sans doute, qu’étant payés, ne voyaient ils plus l’intérêt à venir nous saluer, surtout un samedi en-dehors des heures de bureau, décidemment tout est compté même le salut cordial !… Toutefois, je rends hommage à Philippe qui nous a aidé au montage dans la bonne humeur et aussi Mohamed qui a voulu prendre le temps de nous dire au-revoir de nous remercier et de nous communiquer cette chaleur authentique qu’il porte en lui, n’oubliant pas malgré son rôle de fonctionnaire, que l’on peut toujours « fonctionner » tout en ayant toujours à faire avec des humains et non des machines, voir des moutons !…

Prochaine étape : Monségur en Ariège, nous y jouons à la billetterie les, vendredi, samedi et dimanche prochains…

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