La note de l'écrivain

Le rêve c'est bien, mais la réalité est plus nuancée, plus complexe, terreau du meilleur parfois du pire. L'histoire humaine est jalonnée de rêves aux allures de cauchemars..

Le voyage que notre famille entreprend permet sans nul doute d'être témoins privilégiés de faits souvent ignorés ou mal évalués. Quand on vit, comme le plus grand nombre, abrité par quatre murs et un toit, on a parfois peur mais on suppose que le danger ne passera pas la porte, préférant regarder par la lorgnette (le petit écran) ce qui se passe au-dehors. Le danger n'est pourtant pas dans la réalité, mais dans le fait de ne pas vouloir la voir, où d' en nier une partie, car elle n'est ni bonne ni mauvaise, elle est ce qu'elle est.

Notre gazette s'invite dans vos boudoirs chaleureux, petit moment de pause, réflexions, idées, impulsions et initiatives pour que résolument attentifs, nous nous souvenions que notre humanité tient dans notre faculté à rêver et notre capacité à transformer nos rêves en réalité. Pour le meilleur et le meilleur!

dimanche 9 juin 2013

Représentations à Saint Ybars (Ariège)



Après 2 heures de route, nous sommes arrivés à Saint Ybars (Ariège) lundi 3 juin… Enfin un peu de soleil, un peu de chaleur et de lumière, et même pas un petit nuage à l’horizon ! On peut espérer monter le chapiteau demain, les pieds au sec !
 
Installation sous le soleil


Les enfants jouent sur la terrasse toute à côté
Saint- Ybars est une bastide abritant
environs  700 habitants derrière son enceinte, l’ancien village en effet entouré de murs fortifiés, possédait un château, aujourd’hui disparu. Seule, l’église serait édifiée sur une partie des fondations du château… Les maisons s’alignent le long des petites rues sinueuses, elles sont faites de briques roses et certaines laissent voir leurs colombages. Le village est charmant et sa position dominante permet au visiteur de voir au loin les sommets enneigés des
 Pyrénées. La vue est magnifique ! En contre bas du village, il y a un lac, et nous promettons aux enfants, si le temps le permet, une baignade bien méritée, ce jeudi, jour de repos…

Nous montons le chapiteau, et les enfants de l’école toute à côté sont très intrigués. Nous rencontrons la Directrice (Mme Légé), qui nous demande s’il est possible d’accueillir les classes de CM1 et CM2, pour un moment d’animation. Nous recevrons donc les deux classes pour une heure de rencontre le jeudi matin, satisfaisant ainsi leur curiosité. Nous présentons le Contoir Déambulatoire, les différents personnages de la pièce, nous expliquons sommairement l’histoire des personnages, et nous proposons des petits extraits de la pièce, nous terminons par la visite des roulottes et les coulisses du spectacle, ensuite certains  enfants nous posent leurs questions.  L’expérience nouvelle pour nous, s’avère très concluante et positive, nous passons un moment très agréable avec les enfants se montrant très intéressés et posant plein de question. La Directrice est enchantée, et nous invite à la recontacter pour l’année prochaine, en vue de jouer notre spectacle et animer certains groupes scolaires dans le secteur. Nous sommes ravis car tout le monde dans la famille à apprécier ce moment et cela nous confirme que nous devrions, à l’avenir,  creuser cette piste. De plus,  je suis heureuse de constater que certains professeurs sont ouverts et se tiennent prêts à encourager  la curiosité des enfants. La Directrice est venue d’elle-même, sans que nous démarchions dans ce sens.

Vue dégagée sur les sommets des Pyrénées au loin



Le mercredi nous sommes prêts à jouer mais malheureusement nous n’aurons que 9 personnes, (3 adultes courageux et 6 enfants). Nous sommes dépités, et nous constatons qu’il est très difficile de mobiliser les gens… Nous y voyons plusieurs raisons : La région est sinistrée, et beaucoup de ses habitants vivent du RMI, d’autres possèdent une activités rémunérées mais les salaires sont si bas qu’il leurs est impossible d’envisager une sortie au théâtre à 8 ou à 5 euros la place (nous rencontrons de plus en plus de travailleurs précaires), d’autres encore ne semblent pas intéressés par notre démarche si inhabituelle dans ces petits villages, et enfin, le temps extrêmement court (une petite semaine) ne suffit pas à faire fonctionner le bouche à oreille nécessaire pour remplir notre chapiteau.

Le vendredi arrive et nous nous préparons à recevoir le public, nous jouerons devant 30 personnes… C’est encore loin du compte pour que l’on puisse s’en sortir financièrement et nous devrions peut-être envisager de monter un dossier pour une demande de subsides ce qui nous permettrait de proposer le spectacle gratuitement où à un prix diminué, tout en continuant à assurer les frais inhérents à notre choix de vie. Nous pourrions aussi rester plus longtemps dans un même village, augmentant ainsi l’efficacité du bouche à oreille, en effet, le public est souvent conquis, mais,  au moment où le bouche à oreille commence à fonctionner nous sommes déjà repartis vers un nouveau lieu. Ensuite il faut être convaincus et patients, car encore trop de gens ne voient pas l’intérêt de payer l’artiste, n’envisageant sans doute pas le métier comme un « vrai » travail ! Ceux- là changent toujours d’avis, lorsqu’ils finissent par se déplacer pour venir voir notre spectacle…

Les petites ruelles sinueuses
La mairie de Saint Ybars

En tout cas la représentation du vendredi était excellente, le public était unanimement ému, et nous avons, une fois de plus, fait de merveilleuses rencontres, nous avons passé de magnifiques moments avec Mirelle et Jean-Pierre (Ambassadeurs du Contoir Déambulatoire) qui habitent le village, le Maire est un homme charmant et s’est mouillé la chemise pour nous accueillir dans le plus grand confort (Ah ! Ca fait du bien d’avoir à faire à des Mairies qui s’impliquent)… Le temps était au beau fixe, « était », car malheureusement, le temps à tourné, il nous a fallu démonter le chapiteau le soir même du vendredi, nous avons donc terminé notre journée de travail à deux heures du matin, mais le démontage fût joyeux car nous étions portés par l’enthousiasme du public de ce soir… Nos enfants se sont endormis contents d’eux. Et déjà, il nous faut penser à repartir, prochaine étape, Toulouse, il s’agit d’un contrat, nous sommes donc  à peu prêt sûrs d’avoir un chapiteau plein. Nous y jouerons notre spectacle et un passage en duo « La Dame Oiseau et le Bigleux » vendredi 14, dans les jardins de Bonnefoy, non loin de la gare Matabiau.

Les maisons en briques et colombages



Nous prenons la route demain lundi, probablement sous la pluie qui tombe à nouveau… Décidément le temps semble être capricieux cette année- ci…  Peut-être reviendrons nous avec joie, pour tenter d’émerveiller les enfants…  Car si « Faut pas rêver ! » est une invitation à renouer avec son rêve et à le réaliser, il est sûrement bon de transmettre le message aux enfants, car ceux-ci sont souvent bien plus proches de leurs rêves, que nous,  les adultes pétris malheureusement de croyances effrayantes empêchant l’accès à notre intuition…
L'entrée de l’église construite sur les fondations du château

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire