Après 2 heures de route, nous sommes arrivés à Saint Ybars
(Ariège) lundi 3 juin… Enfin un peu de soleil, un peu de chaleur et de lumière,
et même pas un petit nuage à l’horizon ! On peut espérer monter le
chapiteau demain, les pieds au sec !
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Installation sous le soleil |
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Les enfants jouent sur la terrasse toute à côté |
Saint- Ybars est une bastide abritant
environs 700 habitants derrière son enceinte, l’ancien
village en effet entouré de murs fortifiés, possédait un château, aujourd’hui disparu.
Seule, l’église serait édifiée sur une partie des fondations du château… Les
maisons s’alignent le long des petites rues sinueuses, elles sont faites de
briques roses et certaines laissent voir leurs colombages. Le village est
charmant et sa position dominante permet au visiteur de voir au loin les
sommets enneigés des
Pyrénées. La vue est magnifique ! En contre bas du
village, il y a un lac, et nous promettons aux enfants, si le temps le permet,
une baignade bien méritée, ce jeudi, jour de repos…
Nous montons le chapiteau, et les enfants de l’école toute à
côté sont très intrigués. Nous rencontrons la Directrice (Mme Légé), qui nous
demande s’il est possible d’accueillir les classes de CM1 et CM2, pour un
moment d’animation. Nous recevrons donc les deux classes pour une heure de
rencontre le jeudi matin, satisfaisant ainsi leur curiosité. Nous présentons le
Contoir Déambulatoire, les différents personnages de la pièce, nous expliquons
sommairement l’histoire des personnages, et nous proposons des petits extraits
de la pièce, nous terminons par la visite des roulottes et les coulisses du
spectacle, ensuite certains enfants nous
posent leurs questions. L’expérience
nouvelle pour nous, s’avère très concluante et positive, nous passons un moment
très agréable avec les enfants se montrant très intéressés et posant plein de
question. La Directrice est enchantée, et nous invite à la recontacter pour
l’année prochaine, en vue de jouer notre spectacle et animer certains groupes
scolaires dans le secteur. Nous sommes ravis car tout le monde dans la famille à
apprécier ce moment et cela nous confirme que nous devrions, à l’avenir, creuser cette piste. De plus, je suis heureuse de constater que certains
professeurs sont ouverts et se tiennent prêts à encourager la curiosité des enfants. La Directrice est
venue d’elle-même, sans que nous démarchions dans ce sens.
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Vue dégagée sur les sommets des Pyrénées au loin |
Le mercredi nous sommes prêts à jouer mais malheureusement
nous n’aurons que 9 personnes, (3 adultes courageux et 6 enfants). Nous sommes
dépités, et nous constatons qu’il est très difficile de mobiliser les gens…
Nous y voyons plusieurs raisons : La région est sinistrée, et beaucoup de
ses habitants vivent du RMI, d’autres possèdent une activités rémunérées mais
les salaires sont si bas qu’il leurs est impossible d’envisager une sortie au
théâtre à 8 ou à 5 euros la place (nous rencontrons de plus en plus de
travailleurs précaires), d’autres encore ne semblent pas intéressés par notre
démarche si inhabituelle dans ces petits villages, et enfin, le temps
extrêmement court (une petite semaine) ne suffit pas à faire fonctionner le
bouche à oreille nécessaire pour remplir notre chapiteau.
Le vendredi arrive et nous nous préparons à recevoir le
public, nous jouerons devant 30 personnes… C’est encore loin du compte pour que
l’on puisse s’en sortir financièrement et nous devrions peut-être envisager de
monter un dossier pour une demande de subsides ce qui nous permettrait de
proposer le spectacle gratuitement où à un prix diminué, tout en continuant à
assurer les frais inhérents à notre choix de vie. Nous pourrions aussi rester
plus longtemps dans un même village, augmentant ainsi l’efficacité du bouche à
oreille, en effet, le public est souvent conquis, mais, au moment où le bouche à oreille commence à
fonctionner nous sommes déjà repartis vers un nouveau lieu. Ensuite il faut
être convaincus et patients, car encore trop de gens ne voient pas l’intérêt de
payer l’artiste, n’envisageant sans doute pas le métier comme un
« vrai » travail ! Ceux- là changent toujours d’avis, lorsqu’ils
finissent par se déplacer pour venir voir notre spectacle…
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Les petites ruelles sinueuses |
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La mairie de Saint Ybars |
En tout cas la représentation du vendredi était excellente,
le public était unanimement ému, et nous avons, une fois de plus, fait de
merveilleuses rencontres, nous avons passé de magnifiques moments avec Mirelle
et Jean-Pierre (Ambassadeurs du Contoir Déambulatoire) qui habitent le village,
le Maire est un homme charmant et s’est mouillé la chemise pour nous accueillir
dans le plus grand confort (Ah ! Ca fait du bien d’avoir à faire à des
Mairies qui s’impliquent)… Le temps était au beau fixe, « était »,
car malheureusement, le temps à tourné, il nous a fallu démonter le chapiteau
le soir même du vendredi, nous avons donc terminé notre journée de travail à
deux heures du matin, mais le démontage fût joyeux car nous étions portés par
l’enthousiasme du public de ce soir… Nos enfants se sont endormis contents
d’eux. Et déjà, il nous faut penser à repartir, prochaine étape, Toulouse, il
s’agit d’un contrat, nous sommes donc à
peu prêt sûrs d’avoir un chapiteau plein. Nous y jouerons notre spectacle et un
passage en duo « La Dame Oiseau et le Bigleux » vendredi 14, dans les
jardins de Bonnefoy, non loin de la gare Matabiau.
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Les maisons en briques et colombages |
Nous prenons la route demain lundi, probablement sous la
pluie qui tombe à nouveau… Décidément le temps semble être capricieux cette
année- ci… Peut-être reviendrons nous avec joie, pour tenter d’émerveiller les enfants… Car si « Faut pas rêver ! »
est une invitation à renouer avec son rêve et à le réaliser, il est sûrement
bon de transmettre le message aux enfants, car ceux-ci sont souvent bien plus
proches de leurs rêves, que nous, les
adultes pétris malheureusement de croyances effrayantes empêchant l’accès à
notre intuition…
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L'entrée de l’église construite sur les fondations du château |
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